La pauvreté pèse sur le pouvoir d’achat des ménages, et l’Etat doit renforcer la responsabilité des acteurs du dialogue social
Le constat :
La pauvreté est la première cause de tensions sur le pouvoir d’achat les personnes vivant sous le seuil de pauvreté en Outre-mer, avec moins de 1 010 euros par mois, 24 % des familles monoparentales vivent en situation de « grande pauvreté » en Martinique ; sans occulter, les personnes sans emploi, les personnes en mauvaise santé, celles peu diplômées, ainsi que les jeunes et les retraités.
La cherté de la vie et la faiblesse des revenus liés au chômage, suscitent un fort sentiment d’injustice avec un enjeu majeur d’exclusion des populations les plus pauvres.
La CFDT Martinique considère que des efforts importants doivent être accomplis en Martinique en faveur d’un dialogue social apaisé et porteur de progrès et doit être davantage accompagné par les pouvoirs publics.
Seul un vrai dialogue mettra fin à la violence
Les manifestations contre la hausse du coût de la vie durent depuis plusieurs semaines sur fond de creusement des inégalités et d’une précarisation de la population. La réponse sécuritaire de l’État disproportionnée et l’absence de mesures immédiates contre la disparité de prix ne pouvaient qu’accentuer le sentiment d’injustice économique et tendre davantage la situation.
Le coût de la vie en Martinique est plus élevé que dans l’Hexagone notamment pour l’alimentaire (+ 40% plus cher). L’éloignement géographique, l’insularité, l’absence de concurrence, et l’économie de l’import substitution ne peuvent justifier, à eux seuls, cette différence du coût de la vie par rapport à l’Hexagone.
Nous dénonçons des écarts abyssaux entre les prix pratiqués en métropole et ceux dans les DROM. Et en Martinique plus particulièrement, 87 % des produits alimentaires sont importés.
Les inégalités notamment de revenus et le chômage des jeunes n’ont jamais cessé d’augmenter.
Si les revendications exprimées sont légitimes, la CFDT Martinique condamne les violences qui ont émaillé la contestation.
La CFDT, pour qui les problématiques de la vie chère et des revenus sont intimement liées, revendique depuis plusieurs années un nouveau modèle économique pour la Martinique et les territoires ultramarins en agissant sur plusieurs leviers.
- Blocage des prix sur les produits de première nécessité, ainsi qu'un rôle accru de l’État à travers les observatoires des prix pour effectuer davantage de contrôles et sanctionner les abus.
- Une refonte de la fiscalité et des mesures de défiscalisation en outre-mer sans répercussion positive sur le développement de l’économie locale.
- Une politique volontariste sur les salaires et la couverture des salariés par des conventions collectives. Cela passe par une meilleure qualité et efficacité du dialogue social, au bénéfice des travailleuses et travailleurs.
- Un engagement fort de l’état sur la mise en place de la continuité territoriale
- La ratification des droits de l’homme pour tous les territoires
- L’application des lois de régulations des hypermarchés
- Ouverture des territoires à une réelle concurrence
- Plafonnage des prix des produits importés et arrêt des marges indécentes.
La CFDT Martinique a été reçue en Préfecture le Lundi 7 Octobre 2024
Nous avons demandé très rapidement que l’Etat prenne des dispositions pour mettre en place une Conférence Sociale avec l’ensemble des acteurs (partenaires sociaux, sociétés civiles, état, et politiques), car il nous faut des réponses concrètes sur les questions de pouvoir d’achat, des salaires face à la vie chère
Cela à trop tarder, il faut en finir avec les états des lieux, les études, les rapports et passer à des actes et réponses concrètes !
Nous considérons qu'il est urgent et impératif d'agir pour restaurer la confiance, en donnant la priorité aux sujets mis en exergue par ce conflit sur la vie chère
Nous posons comme exigence que nos propositions soient considérées et prise en compte dans la réflexion collective pour élaborer des réponses claires aux attentes de la population Martiniquaise, des travailleuses et travailleurs.
D’une manière générale, la CFDT Martinique estime que c’est tout le modèle économique des territoires ultramarins qui doit être revu. Les inégalités par rapport à la métropole ne sont pas acceptables. Nous avons des propositions, et nous sommes prêtes à en discuter dans le cadre d’un dialogue social de qualité.
Nous réaffirmons notre SOLIDARITÉ avec cette initiative légitime et pertinente sur le combat contre la vie chère, et dans le même temps nous dénonçons avec FORCE les dérives consistant à détruire des entreprises de Martiniquais comme des pharmacies ou des cabinets médicaux ou simplement en empêchant des Martiniquais à se rendre à leur boulot ou des élèves à l’école.
Je demande à mes homologues Responsable de syndicats une large concertation autour de cette position de sagesse en proposant la mise en place d’un groupe de médiation et de recherche de conciliation
Paul-Emile BEAUSOLEIL
Secrétaire Général de la CFDT Martinique